FORUM : L’enseignant entre éthique et gain facile !

L’enseignant

Ould Moussa Touati

Quand vous êtes prof c’est à dire éducateur avant tout et que , pour arrondir vos fins de mois, vous obligez vos jeunes élèves à faire des cours chez vous , des enfants d’à peine 12/13 ans , peu sûrs d’eux , timides qui découvrent le collège , et que vous accordez des notes excellentes à ces derniers en les récompensant devant leur camardes ( qui ne vous paient pas et que vous noterez sévèrement d’ailleurs ) de deux choses l’une : Ils pensent qu’ils sont réellement excellents , mais tomberont des nues très vite dès qu’ils passent chez un autre prof , donc vous les avez trompés !  Ils comprennent que vous payez est la meilleure manière d’avoir des notes excellentes et vous leur apprenez la compromission très tôt ! Dans les deux cas, où est votre rôle d’éducateur ? Passons maintenant aux autres, frustrés et déçus car ils ne font pas parties des ‘’chouchous’’, ils n’ont pas les récompenses ni les éloges, même si leurs parents les valorisent, ils garderont cette amertume et vous en voudront à vie, car on reste marqué par les injustices et les inégalités ! Morale : vous allez sûrement bien gagner votre vie mais vous finirez en rasant les murs car beaucoup vous mépriseront et toutes ces générations garderont, une bien moche image de vous .Journée internationale des droits des enfants

Latifa Bensaber

C’est anti -déontologique de donner des cours particuliers à ses propres élèves .Un professeur a le devoir et l’obligation de bien expliquer le cours en classe .Le chef d’établissement devrait trouver des créneaux de soutien ou devoirs faits aux élèves en difficulté scolaire. Donner des cours particuliers à ses propres élèves devrait être interdit. D’ailleurs ça l’est dans beaucoup de pays. 

Khedidja Bendjebbar

C'est triste où l'école publique est devenue privée, pour certaines élèves qui ont le moyen de se permette de  payer des cours aux professeurs qui sont payés par l’Etat, au détriment des élèves dont les parents ne peuvent pas avoir les moyens nécessaires  pour se permettre de payer les cours.

Abdelhak Benouali

C'est en grande partie la faute aux parents qui se prêtent avec facilité à cette mascarade. J'ai vu des parents faire pression sur les enseignants pour que leur fils ou fille obtienne une note supérieure à celle obtenue par un autre élève.

Ce problème vient aussi du fait que beaucoup de parents accordent une importance primordiale aux notes, sans essayer de voir si leur enfant a les capacités qu'il est sensé avoir pour passer d'un niveau à un autre.

Hadjer Hirech

Depuis la nuit des temps on faisait des cours de rattrapage surtout pour les classes d’examens, payées un prix symbolique qui n’a rien de mal. Laissez les enfants faibles s’avancer.., moi je valide. Le temps a changé et tout le monde est dans le besoin. Un enseignant peut bien faire autre chose en privé et être payé. Il faut un tarif minimum pour tout le monde et les riches en profitent le plus.

Malika Benyagoub Ep Alioua

 Ils n'arrondissent pas rien que leurs fins de mois je trouve mais, ils arrondissent leur vie car, ils amassent des fortunes suite à ces cours, alors que normalement, ils sont largement payés pour donner ces cours à leurs élèves en classe et ceux qui ne comprennent pas. Ils sont repêchés dans les séances de rattrapage stipulés par la loi relative aux cours de rattrapage. Je trouve que c’est un crime que l’enseignant oblige l’élève à payer pour bénéficier de son droit sinon, il sera mis à l’écart et négligé par ses profs, mais la complicité des parents en rajoute et ces "marchands du savoir" trouvent leurs comptes. Les  associations des parents d’élèves doivent signaler et dénoncer et punir sévèrement ces profiteurs. Beaucoup d’écoles de langues ont vu le jour chez nous alors au lieu d’y apprendre des langues étrangères, on y donne des cours payants sous couvert de cette filière, et c'est à Mostaganem.

Hamou Benyagoub

Imaginez ça fait 15ans, un prof de maths classe terminale faisant des cours hors établissement avec trois groupes et chaque groupe de vingt élèves total 60 élèves qu'on multiple par 2500da.je dis bien Ça fait 15 ans. Notre génération n’a jamais eu recours aux études payées rubis sur ongles. Notre directeur de Cem Rabi yarhmou, nous fait des études  gratuitement en maths pour passer le BEG. Mais aujourd'hui, qui fait tourner le monde? C'est l’argent. . !

Bouziane Karakache

En lisant votre récit, une image s’est affichée dans ma mémoire sur un enseignant d'arabe de mon époque qui avait une règle en aluminium et tapait avec sur les doigts à les rendre bleus...mais, comme il était aussi en charge d'améliorer notre écriture et qu'il ne le faisait que pour les fils de ses amis dont moi j'étais exclu de cette attention particulière ...puis, un jour il a eu le mérite d'un élève dont le père était ingénieur alors que le mien, n'était que commerçant ....

Aujourd'hui, j'en veux à tous mes professeurs d'arabe de ne pas être à la hauteur de leurs métiers ....ils étaient là pour le salaire et non pour la prospérité d'une génération et pour preuve que la visite de l'inspecteur se fait toujours sur un cours fait deux fois avant d'être présenté .

Kader Ben

Merci d’avoir exposé le problème et son impact sur les enfants. Alors comment faire pour sortir de ce cercle vicieux ?

Souvent en Algérie, nous croyons que nous sommes les seuls à avoir ce genre de dilemme ! Et pourtant d’autres sociétés ont fait face aux mêmes préoccupations.

Nor-Eddine Bensekouma

De l'enseignement éducatif, on est passé à l'enseignement commercial qui abrutit au lieu d'éduquer. Mais ça, les syndicats de ce secteur ne le dénoncent jamais car, très rémunérateur !!!!

Wahiba Chali

Dès la première semaine de la rentrée, les enseignants du collège ont commencé à faire de la publicité sur leurs compétences et les services qu’ils offraient. Il fût un temps où l’enseignant considérait les cours de soutien comme une insulte à sa personne....Pauvres de nous.

Hafida Bour

C'est une honte, la conscience professionnelle n'existe plus de nos jours dans le volet de l'enseignement. Les enfants sont pris en otage. L’Etat devrait percevoir le fisc pour les enseignants qui prennent en grand nombre les enfants, et de surcroit leurs élèves, à la rigueur si c'était des cours particuliers, ça existait avant et rarement, mais les enfants les suivaient chez d'autres profs qui n'étaient pas les leurs. De nos jours, les cours privés sont dispensés aux élèves que ce prof suit en classe, ça devrait être interdit, car comme vous le dites, les notes sont gonflées non seulement pour leurrer l'élève mais, aussi les parents qui s'imaginent que leur enfant a fait des progrès sans qu'ils se donnent cette curiosité de jeter un œil sur sa progression et sur ce qu'il a pu retenir de ces cours. Il est bien dommage et regrettable que cette noble fonction jadis soit devenue lucrative.

Hales Mohamed

Malheureusement, la problématique des cours de soutien, est pratiquement en mode généralisé, touchant presque tous les écoliers..!!

Les causes sont profondes, puisque l'objectif est unique.., pour ces scolarisés : c'est de récolter le maximum de bonnes notes à attribuer, qui permettraient à ces élèves doutant de leurs capacités.., d’avancer même dans l’inconnu.., au sein de leurs classes respectives...

Il n'est pas étonnant de voir et de constater, qu'un grand nombre d’enseignants, osent "orienter" aimablement et sans distinction aucune, les élèves en manque de résultats, dans diverses matières.., vers d'autres enseignants., et ; qui sont de mèche avec eux...!!

Oui.., c'est devenu un phénomène récurent, telle une obligation pour cette génération d'élèves, contraints alors, de sauter ce rempart..!

Dans d'autres temps, et par amour à cette noble profession, ces cours étaient seulement prodigués à une caste d'élèves peu perceptibles et lourds dans la compréhension, dans certaines matières.., mais, sans pouvoir exiger d'eux, une "taxe" fixe à payer..!!

Les pouvoirs publics n'ont pas pu encore, trouver des solutions pour endiguer ce phénomène, touchant la morale et l'éthique de l'éducation et ; surtout les poches des pères de familles, tenus de répondre pécuniairement à ces exigences..!!

Ce sont les.. notes.. et uniquement les notes qui comptent..!!

Voilà la question cruciale qui mérite d'être bien étudiée, dans son fond..!!

Nadia Daoud

Merci d'avoir bien résumé cette situation chaotique chez nous. L'état devrait mettre fin à ces agissements exagérés de la part des enseignants et baliser les cours dans les écoles publiques .

Benatia Bousserouel

Près de 30 années, je n'ai jamais eu recours à de tels cours particuliers. Mes amis de ma génération et ceux d'avant dans les fins fonds d'Algérie  avaient le même niveau que ceux des grandes villes.

Nejma Ghom

C’est devenu un grand commerce il ya certaines wilayas où les élèves ne reçoivent rien. Ils prennent des cours dans toutes les matières. A quoi servent ces écoles et lycées.., ? C’est malheureux.

Belkacem Kara Mostefa

Dire qu'avant l'indépendance des volontaires nous enseignaient la langue arabe et le français bénévolement. Et pourtant ils étaient loin de rouler sur l'or. Après l'indépendance le regretté Djaghloul Abdelkader nous faisait travailler les samedis du WE à la fac de Lettres d'Oran, bénévolement.

Malika Meghdir

Je suis tout à fait d'accord ces enseignants formatent les cerveaux de ces pauvres élèves. Ces pauvres enfants apprennent sans réflexion surtout dans les matières scientifiques qui demandent la compréhension des processus. Je suis enseignante et je sais de quoi je parle. L'enseignante de mon enfant quand il était au CEM, l’obligeait à faire des cours et quand il lui a dit ma maman peut m'aider dans cette matière, sa réponse fut ce que ta maman enseigne est d'un niveau plus élevé et donc elle ne pourrait pas.. voilà sa logique.

A MEDITER 

« Une femme très pauvre a appelé une station de radio pour demander l'aide de Dieu. Un non-croyant qui écoutait également cette émission de radio a décidé de se moquer de la femme. Il a obtenu l'adresse de la femme de la station de radio et a dit à sa secrétaire d'apporter une grande quantité de nourriture à la femme. Cependant, il a donné l'instruction suivante : « Quand la femme demande qui a envoyé la nourriture, dites-lui que c'est du diable. » Lorsque la secrétaire est arrivée chez la femme, celle-ci était heureuse et reconnaissante de l'aide reçue. Elle a commencé à mettre les paquets de nourriture dans sa petite maison. La secrétaire lui a alors demandé : ''Tu ne veux pas savoir qui a envoyé la nourriture ?'' La femme a répondu : ''Non, je m'en fiche parce que quand DIEU commande, même le DIABLE obéit !