FORUM : Les élus locaux entre méfiance et opportunisme

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Bouziane Karakache

Cessez d'être gentils, soyez vrais ! Les candidats aux élections ont organisé des tournois de football dans plusieurs quartiers et la distribution de trophées et médailles ...,des fois ce sont des tenues de football ...Nous sommes toujours dans les vieilles pratiques, ils pensent sérieusement que les citoyens sont naïfs au point d'aller voter .Les autres communes, je ne connais pas très bien le fonctionnement tribal, mais dans le chef-lieu, j'ai un mot à dire .Les partis islamistes ont un quota de vote ,ils sont structurés et travaillent à l'année pour les aides et la proximité auprès des couches sociales défavorisées qu'ils . Il y 'a des lobbyistes connus  d'une liste qui renferme des retraités voulant combler leurs tirelires, vu que la pension ne suffit plus ...D'autres, sont là pensant qu'un mandat va les rapprocher pour trouver des postes de travail à leurs enfants diplômés-chômeurs, ...d'autres sont là se sentant à l'étroit dans un domicile modeste et veulent s’approcher de la daïra ou du wali, pour trouver qui influencera cette maudite liste de logements sociaux pour en faire bénéficier leurs enfants ou leurs parents .Enfin vient le tour des chauvins, ceux pour qui, une seule commission communale les intéressera. Celle des subventions qui seront accordées aux associations des jeunes et activités sportives,...un budget conséquent. Enfin une part du gâteau à 03 % de la fiche de calcul des impôts locaux pour les sportifs et 02 % pour la culture..Ce budget varie entre 3 à 4 milliards chaque six mois. , budgets primitif et complémentaire. Il y'a enfin les chômeurs qui viennent chercher parmi les six postes de vice-président avec salaire de 90.000 ,00 Da plus une voiture et du carburant gratuit, bureau, ligne  téléphonique et chauffeur .Les moins ambitieux, ça reste, le fonctionnaire brimé qui se veut délégué communal avec un salaire de plus de 50.000 Da. Il y'a 14 délégations ou antennes communales au chef-lieu de Mostaganem .Il restera néanmoins, les six postes de président de commission permanentes de l'assemblée populaire communale dont le salaire est à 70.000 ,00 Da, pour ceux qui négocient leur vote pour plaire au P/APC et être dans sa bonne grâce. Il y'a les affaires à faire pour être chargé du sport dans la commune de Mostaganem et exercer son autorité sur les salles de sports. Des élus de l'assemblée communale du chef-lieu ont des opportunités à représenter la commune. A titre d'exemple dans plusieurs commissions de l'exécutif dans la santé, logements sociaux, agence foncière, commissions des marchés, conseil d’administration, centres de formation, locaux, emplois de jeunes etc. …

Abdelkader Benchehida

Bien que je ne prétends pas être un connaisseur des rouages de la vie politique et en particulier  ceux qui ont trait aux élections ,il me semble que, contrairement à d’autres pays , les prétendants en Algérie n’ont pas de traditions en matière de réseau et de lobbying.C’est à dire que, partout à travers le monde ,les candidats disposent de réseaux qui sont des liens entre divers individus qui s’érigent en force, en vue d’atteindre leurs objectifs .Le lobbying sert à influencer les personnes ou groupement dans un but précis .Chez nous ,ça n’a jamais existé ,la politique des "quotas" a toujours prévalu jusqu’ ’à ce que les pouvoirs publics changent ce système .Ainsi et d’après les premiers résultats de ces élections ,il n’ y a pas eu de membres d’un même groupe ou parti qui ont obtenu la majorité des sièges au niveau des assemblées .Donc, on se dirige vers des alliances dont certaines seront contre- nature .Aussi ,si la démocratie a prévalu pour faire élire des représentants du peuple ,il faut s’attendre à voir des batailles et des déchirements entre les membres ,pour le leadership .

SoumiaSoltani

Cette fois-ci, la participation aux élections locales en Algérie a été plus forte qu'aux précédents scrutins. Elle gagne 12 points par  rapport aux  législatives pour atteindre environ 35%. Les chiffres ne sont pas définitifs ainsi que les résultats du scrutin,. Cependant, il est clair que la participation fut de 35,97% pour les municipales et 34,39% pour les départementales. Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits. Les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs jours.

Mohammed Boukhoudmi

Que c'est dur de voir où est- ce qu'on est arrivé ! J'en ai parlé récemment du manque de sensibilisation auprès du citoyen au sujet du devoir et droit de vote par les candidats.

Ahmed Benkedadra

C’est de mauvais augure et quelque soit le maire, il sera faible et obligé de faire des compromis avec tous. Mostaganem n'est pas encore prête pour le changement. Il y a eu lobbying mais pas celui auquel tu penses. On en discutera.

Lalli Kacemi

Ces batailles ont toujours eu lieu, des les premiers jours: salaires, voitures etc.! La nature humaine reprend ses droits et fait oublier quelque peu les promesses faites et ce pourquoi ils ont été élus ! Espérons que cette fois, tout ira pour le mieux pour le bien de notre ville et que la priorité soit donnée aux seuls intérêts de notre ville et non aux petites mesquineries qui.. déshonorent!

Senouci Bessaih

Il y a un début à tout. Il faut éviter les préjugés dès maintenant. Avec un " Smig" d'honnêteté intellectuelle, les élus devront apprendre à dégager un consensus pour leur permettre de gérer les affaires de la cité.Il faut faire participer et intéresser les citoyens et les impliquer dans la prise en charge de leurs problèmes et leurs préoccupations. C'est ce qu'on pourra appeler éventuellement, la gestion participative.

Salah Aissat

Voici quelques paradoxes typiquement Algériens : 1- Afin de pouvoir bénéficier d'un logement social, il faut que tu sois marié, pour pouvoir te marier, tu dois avoir un logement. 2- Afin de pouvoir décrocher un emploi, tu dois avoir de l'expérience dans le domaine, pour que tu puisses avoir de l'expérience, il faudrait déjà que tu aies travaillé. 3- Pour bénéficier d'une dispense du service national , tu devrais être travailleur et responsable d'une famille .Pour que tu puisses travailler et fonder une famille , tu dois justifier ta situation vis- à- vis du service national .4 - Afin de pouvoir mettre un terme au  piston , passe- droits , corruption...etc. , tu dois être un haut responsable influent , pour que tu parviennes à cette responsabilité , tu dois être pistonné. Et j'en passe ...

A MEDITER 

« Hay» et « Hay we Hay »

Dans un village lointain, Ali, le fils d’un riche fellah épousa Zahra la plus belle fille de la région, fille du Cadi du village voisin. Pour leur mariage, le jeune couple se vit offrir par le Cadi une belle villa située entre les deux villages, ce qui arrangeait les affaires de la jeune Zahra qui n’aura pas à subir le joug de sa belle mère qu’elle pensait terrible.

Sitôt les fêtes de mariage finies, les jeunes époux s’installèrent dans leur nouvelle demeure. Zahra fit à son mari une proposition pour le moins surprenante : « Nous habitons loin de nos parents, ils viendront immanquablement nous rendre visite, alors si c’est ton père qui vient, crie de loin « hay ! » et si c’est mon père tu crieras « hay we hay ! »Je saurais qui vient nous voir ». Ali acquiesça sans broncher, malgré son étonnement.

Un mauvais jour d’hiver, un jour de vent et de pluie, Zahra entendit son mari crier : « hay ! ». Elle reçut son beau-père comme il faut, mais n’a pas arrêté de se plaindre à son mari : « Ton père est venu sans se faire annoncer, ton père a trainé toute la boue avec lui, ton père à mouillé tapis et matelas, ton père ceci, ton père cela….. » Ali subissait en silence les plaintes et les jérémiades de sa femme.

Un autre mauvais jour d’hiver plus tard, aussi venteux et pluvieux, Ali annonça de loin « hay we hay ! ». Zahra, fébrile ne tenant plus en place accourut à la rencontre de son père, en répétant : « mon père est venu à l’improviste, j’ai dû lui manquer, mon père est tout mouillé, mon père a froid, mon père ceci, mon père cela….. » Ali écoutait et regardait sa femme aller et venir, sans dire un mot.

Le jeune couple boucla sa première année, avec la naissance d’un petit garçon. Sitôt né, la servante de Zahra dépêcha son mari pour annoncer la bonne nouvelle à son maître qui, en voyant Ali, se mit à crier de joie : « Sidi ! C’est un garçon ! Sidi c’est un garçon !! ». Placidement, Ali reçut les félicitations de ses hommes mais continua à superviser leurs travaux et, à leur étonnement, il répondit : « Rien ne presse, quand j’aurai fini j’irai les voir ». De retour chez lui, il fit ce qu’il fautdrait, mais son comportement fut jugé troublant par ces gens.

La vie s’en alla doucement, et voilà une autre année de passé. Zahra enceinte pour la seconde fois donna naissance à une petite fille, la servante envoya son mari qui trainant les pieds et alla voir son maître pour lui annoncer, qui d’après lui, est une mauvaise nouvelle : « Sidi, vous avez une fille, c’est le Mektoub Sidi, il ne faut pas contester la volonté de Dieu.. sidi…. »

Ali en entendant la nouvelle laissa tout tomber séance tenante, décréta jour de congé pour ses hommes et accourut chez lui pour fêter la naissance de sa fille.

Les gens des deux villages étaient ahuris. Ce jeune homme connu pour être sensé et raisonnable, voilà qu’il se comporte étrangement ! Ignorant presque la venue de son premier enfant mal, voilà qu’il fêta en grandes pompes la naissance de sa fille !!!!

Ne tenant plus, quelques hardis osèrent le questionner : « Sidi Ali, nos us et coutumes veulent que l’on bénisse et que l’on fête la naissance du garçon et qu’on maudisse celle de la fille, mais vous, vous auriez du faire tout le contraire !!! », il leur répondit comme à de pauvres ignorants : « Lui c’est juste hay (en désignant son fils), mais elle, c’est thay we hay ! »