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Chekini Kamel
J’étais en voiture, sur le chemin du retour depuis New York pour Montréal, où j’habite depuis maintenant plus de 20 ans. Au poste frontière, je remettais mon passeport à la préposée à la douane, et lorsqu’elle lut : « Lieu de naissance : ALGÉRIE », elle me demanda : - Comment va l’Algérie ? - Ca peut aller, lui répondis-je. Tout ce que l’on souhaite, c’est que ça continue à aller autant bien que mal…- Depuis combien de temps vivez-vous au Canada ? - Je viens de boucler ma 20ème année. - A quand remonte votre dernière visite en Algérie ? - C’était il y a deux ans. Elle me fixa en souriant et me dit: - Lequel des deux aimez-vous le plus, l’Algérie ou le Canada? - La différence que je fais entre l’Algérie et le Canada, est exactement celle que je fais entre ma mère et mon épouse. Mon épouse, je l’ai choisie, je suis tombé sous son charme, je l’aime, j’en suis amoureux, mais elle ne peut en aucun cas me faire oublier ma mère. Je n’ai pas choisi ma mère, mais je sais que je lui appartiens. Je ne me sens bien que dans ses bras ; je ne pleure que sur son épaule. Elle referma mon passeport, me fixa avec étonnement, puis me dit: - On entend souvent dire que la vie est très difficile en Algérie. Comment pouvez-vous aimer autant ce pays ? - Vous voulez dire « ma mère » ? Elle sourit et dit: supposons-le. - Ma mère est peut-être pauvre ; elle n’a pas de quoi me payer mes soins, encore moins les honoraires du médecin, mais la tendresse de son giron quand elle m’étreint, et la chaleur de son cœur lorsque je suis dans ses bras, suffisent à me guérir. -Décrivez-moi l’Algérie. - Elle n’a pas la beauté blonde, mais la vue de son visage vous apaise. Elle n’a pas les yeux bleus, mais sa vue vous met en sécurité. Ses vêtements sont simples, mais elle porte dans ses plis bonté et miséricorde… Elle ne se pare pas d’or et d’argent, mais elle porte à son cou un collier d’épis de blé, dont elle nourrit tout affamé. Mais elle continue de sourire. Elle me remit mon passeport et dit: - Je connais l’Algérie à travers les écrans de la télé, mais je n’y trouve rien de ce que vous m’avez décrit. - Vous avez vu l’Algérie des cartes géographiques. Quant à moi, je parle de l’Algérie enfouie dans mes entrailles. - Je souhaite que votre fidélité pour le Canada égale celle que vous ressentez pour l’Algérie… Je veux dire votre fidélité à l’épouse autant qu’à la mère. - Entre le Canada et moi, existe un contrat auquel je dois fidélité, et je ne suis pas de ceux qui ne respectent pas leur contrat. Et je souhaiterais que vous sachiez que cette fidélité, c’est ma mère qui me l’a enseignée….
Kacem Ref
Je le dis pour le peuple algérien qui reste ma pierre de touche et mon recours dans le doute. Je le dis par égoïsme parce que l’Algérie m’a fait. Comme une mère. Parce que le peuple algérien m’a appris l’essentiel de ce qu’il est nécessaire de savoir dans une vie.” Parce que je ne suis plus moi-même quand elle n’est plus elle-même. Parce que j’en ai besoin comme d’un pain quotidien. Parce qu’elle est écrite en moi à tout jamais et parce qu’il en sera ainsi, comme pour mon père, jusqu’à l’heure de ma mort.” Ainsi s’est exprimé Jean Pélégri, écrivain né en 1920 en Algérie, dans la Mitidja, lui qui était de descendance européenne. Il a publié plusieurs ouvrages sur son pays natal dont “Les oliviers de la justice” qui semble être sa touche mangeur dans l’écriture. De retour dans son pays natal en 1988, il publiera un petit recueil sous la forme d’une conclusion intitulée “Ma mère, l’Algérie”, à travers lequel il avait déjà annoncé qu’il sera probablement son dernier ouvrage se rapportant à l’Algérie, qu’il considère être le pays des sources et des références pour sa carrière d’écrivain. Il y précise l’image qu’il s’est fait de l’Algérie depuis sa tendre enfance. Le petit recueil paraît en 1989.
Fatma-Zohra Hassam
Algérie mon pays natal, je suis revenu dans mon pays natal. Le pays où je suis né et mes ancêtres aussi. Mon pays, où le soleil brille en plein hiver. J’ai rêvé d’un voyage, Mais mon pays est le plus beau de mes rêves. Dans mon pays, j’oublie ma souffrance et ma solitude. C’est dans mon pays l’Algérie, où je suis bien aimé. Les beaux matins inoubliables, de mon jardin, qui se trouve dans mon pays. Fidèle, je suis resté à toi Algérie. Berceau de mon enfance, berceau de mes enfants. Algérie, sois fière de tes enfants à jamais. Mon chagrin est né loin de toi, Algérie. Aujourd’hui je remercie Dieu, Du bonheur d’être dans mon pays. Algérie mon amour, tu es toujours dans mon cœur, Quel que soit le malheur. Celui qui t’aime Algérie : terre bien aimée Oh ! Aura éternel bonheur. Je n’oublierai jamais mon foyer d’amour qui valorise le sens de l’amour Algérie mon amour, tu es toujours dans mon cœur, quel que soit Algérie mon amour, source de bonheur, Tu existes dans nos cœurs et je t’aimerai pour toujours.
Racha Yahiatene
Une fidélité et aussi une reconnaissance pour notre pays d'accueil. Ce que les générations nées dans ces pays ne savent pas exprimer malheureusement… Une leçon de vie qui traduit l'amour de sa mère patrie en comparaison de l'exil dans un autre pays qu'il a choisi où il s'est marié pour faire sa vie sans renier ses origines algériennes.
Rachid Mouaci
Lorsque nous passons au peigne fin notre vocabulaire et nous constatons amèrement que tous les mots que nous avons acquis durant toute notre vie n'ont pas la force d'exprimer fidèlement la douleur, l'amertume, le chagrin et le deuil qui nous rangent de l'intérieur, en ce moment, nous réalisons à quel point le mal est extrêmement profond. C'est la ruine ! Les plumes habiles se brisent une à une. Les meilleurs disparaissent l'un derrière l'autre. Monsieur les livres est parti. Monsieur culture nous a quittés.
Djazia Saim
La modestie est le plus beau habit de l’élégance, pour se faire, il n’en faut pas beaucoup et ça rend heureux...on peut vivre en se contentant de peu de choses...l’idéal est de chercher l'élégance plutôt que le luxe, le raffinement plutôt que la mode, faire en sorte que l’extérieur soit aussi beau que l’intérieur. Une femme épanouie a une richesse intérieure, une femme respectable a une richesse financière, autant être épanouie que respectable, avoir une certaine dignité prospère plutôt que d’être riche.. Prendre du plaisir à regarder les étoiles, à écouter les oiseaux, les enfants et les sages, avec le cœur ouvert.. à lire beaucoup, à penser sagement et agir avec honnêteté... Quand des occasions se présentent à nous, ne jamais se presser, accepter ce que l’on ne peut changer et changer ce qui peut l’être...laisser le spirituel spontané et inconscient, grandir en nous, se rapprocher de Dieu en échappant à la prison de l'existence, s’éloigner de la cupidité et ne jamais enfreindre les recommandations divines. L'élégance de nos paroles est l'interprétation de l'élégance de nos pensées. Nous devons apprendre à accepter le monde et les autres avec leurs défauts, la confiance sensée consiste à ne pas se mettre en position de dépendre et de souffrir de leurs incomplétudes.
Amina
La moustache quand tu nous tiens ! Avez-vous remarqué que la bonne vieille moustache a pratiquement disparu de notre paysage quotidien, même si son héritage résiste encore chez les personnes d’un certain âge et dans les campagnes ? En Algérie et dans les pays arabes particulièrement, la moustache n’est plus ce symbole de virilité qu’autrefois les hommes arboraient fièrement sous leur nez. La barbe autrefois symbole de l’islam et de la sagesse retouchée aujourd’hui à coup d’esthétique pour éclater la beauté masculine à la version turc. Ainsi, les cheveux longs rasés à moitié et le tatouage, et la façon de porter le pantalon chez les jeunes hommes ont véhiculé chez nous une certaine culture étrangère à nos habitudes, nos coutumes et nos traditions islamiques ! A dieu les temps de la moustache des chouhada ‘’zouama’’ qui ont libéré le pays et les ‘’zouama’’ des années soixante-dix, Boumediene, Gamal Abdel Nasser, Saddam Hussein qui faisaient trembler les dirigeants européens dans l'hémicycle des Nations unies.
A MEDITER
Avant de mourir, un père a dit à son fils : «Voici une montre que ton grand-père m'a donnée et qui à plus de 200 ans, mais avant de te la donner, va à la boutique de la première rue et dis-lui que tu veux la vendre pour savoir combien elle peut coûter».
Il est allé, puis est revenu vers son père et a dit : "L'horloger voulait payer 5 dollars parce que c'est vieux". Puis il lui a dit : «Maintenant, va au café». Il est allé puis est revenu et a dit : «Il voulait payer 5 dollars». «Maintenant, va au musée et montre-leur cette montre».
Il est allé puis est revenu et a dit à son père "ils m'ont proposé un million de dollars pour cette montre !".
Le père a déclaré : Je voulais juste te faire savoir que ta valeur sera reconnue au bon endroit. Ne te mets pas au mauvais endroit et ne te fâche pas si tu n'es pas apprécié à ta juste valeur. Celui qui connaît ta valeur est celui qui t'apprécie. Ne reste pas dans un endroit qui ne te convient pas ". Donne-toi de la valeur.