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L'arabe est la principale langue véhiculaire d'Algérie, mais la langue algérienne de la rue est une langue trilingue, un mélange d’arabe, de français et ‘’Daridja’’. En Algérie, comme dans tous les pays arabes, l'arabe dialectal est celui qui est parlé à la maison. La «derija», langue maternelle des enfants, est une langue parlée et non écrite, qui n'est jamais abordée à l'école. L'arabe classique est, lui, réservé à la religion, à l'école et aux papiers officiels.
C. Lecomte
Les curiosités de la langue algérienne, mélange d'arabe, de dialecte et de français. Un célibataire, à Alger, est un «célébatri», un homme dont les batteries sont à plat faute d'argent. Un trafiquant est un «taïwan» et une fille peu vêtue une «fromagette». L'impasse linguistique dans laquelle sont engagés beaucoup d'Algériens est liée au fait qu'aucune de ces langues n'est jamais totalement assimilée. L'arabe classique enseigné dès le plus jeune âge n'est parlé que sur les bancs de l'école. Dans les cours de récréation, dans la rue, à la maison, on s'exprime en arabe dialectal, un dérivé populaire du précédent, qui diffère selon les régions et parfois même les quartiers. Ceux qui se risqueraient à user d'un langage châtié se couvriraient à coup sûr de ridicule. De plus, leurs chances d'être compris sont quasi-nulles. De son côté, le français étudié assez tardivement est trop chargé en connotation élitiste pour prétendre s'implanter ailleurs que dans les salons des beaux hôtels. C'est la langue de la Tchitchi (enfants de la bourgeoisie).
Hadj benaceur
Des Algériens inquiets, dépassés par la pluralité de leurs parlers qu’ils qualifient uniquement de “dialectes régionaux” ignorant au passage qu’entre tous ces “dialectes”, il y a une véritable grammaire et phonétique qui les unit. Et c’est le sens même et premier de la langue, nous apprennent les plus grands linguistes du monde. “Chtawala” à Oran, “kifèche” à Alger [“ça va ?”], les ressemblances sont beaucoup plus fortes et puissantes que les divergences et les différences. En réalité, ce n’est pas la ‘’daridja’’ qui dérange, mais l’algérianité en elle-même. Elle tourmente des lobbies conservateurs et islamistes hostiles à cette diversité culturelle de notre pays. Ils ne veulent pas que l’Algérien soit conscient de sa singularité linguistique et culturelle parce qu’il verra s’ouvrir devant lui d’autres portes que celles qui mènent à la culture mystico-religieuse, fonds de commerce de ces lobbies.
Abdelkader Benabbou
Ce qui fait des oranais c'est qu’il peut parler toutes les langues avec une certaine facilité et comme les dialectes locaux mais son langage à lui est difficile à reproduire vue sa richesse multi linguistiques, qui le compose turc français espagnole arabe
Adam Click
Les Montpelliérains parlent, basque et Français. Les galiciens parlent portugais et Français. Les Turcs parlent allemand et kurde. Les Mexicains l'espagnol et l'anglais. Les kabyles, le kabyle, le français et l'arabe. La langue est le meilleur moyen de communication pour l'homme. Les meilleurs parmi nous sont les polyglottes. Il y a eu un tel brassage de population durant des siècles, que cela a enrichi notre patrimoine. Nous n'avons rien à renier et cette richesse culturelle nous est commune. Mais il est de notre devoir de défendre ce bien commun.
Kheira Saoudi
Parce qu’on a été dans les écoles bilingues suite au colonialisme français. Par contre la nouvelle génération parle plus anglais espagnole et même chinois.
Abdelkader Moueddene
Nous les oranais on formule une phrase avec des mots Arabe, Français, Espagnol, et Türk, parce que on a été colonisé par ces nations et si on décide de parler en arabe littéraire, on verra plus ces mots étrangers dans nos dialogues.
Stafe Zirmi
C'est le cas de tous les Algériens, ce n'est pas l’arabe, c'est la Daridja , qui est une langue à part entière , je vous conseille de lire le nouveau livre de Rabah Sbaa , "" El Fahla""Il y a le chanteur Hasni qui chante en Daridja ainsi que le Dramaturge Alloula qui a écrit ses textes en Daridja .C'est la langue du Maghreb .
Stafe Zirmi
La Daridja, même si son support est la langue arabe, mais renferme également le berbère, l'espagnol, le français ect .. Mais la Daridja a existé bien avant l'arrivée du français en Algérie, il y a une table ronde du sociologue et anthropologue Rabeh Sbaa de l'université qui explique clairement cette particularité. Au Maroc, leur Daridja ne renferme pas bcp de mots en français. On trouve cette langue dans tout le Maghreb.
Sidahmed Maestro
C’est notre dialecte..chaque colonisateur on a pris ses habitudes et sa langue ...notre dialecte comprend 35% D ‘Arabe..30% amazigh..10% de Français..10% espagnol..5% de turck...le reste mélange d’anciennes langues phéniciennes..anglais..perse…et de nouveaux mots après 62..
Tarik Rayan
Tu ne sais pas que t’as été colonisé pendant 132 ans par la France ? Et que tes parents et grands-parents en étaient privés de l’école arabe et leurs cultures musulmanes et traditionnelles ? Et qu’ils ont appris le Coran en cachette, et que ces colons ont tout fait pour nous déraciner ??? Tu le savais pas ??? D’où à ça notre langage n’est plus un langage
Nordine Brahmia
C'est plutôt une particularité chez un grand nombre d'Algériens, essentiellement au nord du pays, et la réponse à mon avis est assez simple et tient du fait de la longue période de colonisation de notre pays par la France, une colonisation de peuplement qui a impliqué des relations entre populations, par la force des choses, partout où les européens se sont installés : dans les grandes villes et les villages ainsi que dans la campagne.
Bouziane Cherifi
Avant 1962, on n’enseignait pas l'arabe à l'école mais uniquement le français et à la maison on parlait l'arabe algérien, les enfants grandissaient dans cet environnement, ce qui donna ce résultat.
Abdelaziz Bensouilah
C'est notre "parler" Algérien, qui nous aide à communiquer entre nous, et qui représente le lien entre nous, partout, qu'il faut nourrir et développer avec de plus de vocabulaire et de grammaire, qu'il faut écrire en Arabe, et translitérer en caractères latins. C'est NOUS. On doit en être fiers.
Gal Ben
À mon avis, la région de l'Oranie a connu plusieurs civilisations et conquêtes surtout au nord, ce qui fait que nos ancêtres oranais ont côtoyé plusieurs origines venues d'ailleurs pour faire leur commerce car Oran était une ville cosmopolite. Il y avait des maltais, des yéménites, marins, des espagnols, des portugais, des italiens des corses, des français, des turcs et des arabes ce qui fait que les oranais emploient une langue mélangée de mots étrangers et cette langue s'appelle le " Sabir ".
Hasni Fellouh
L'argot n'est pas du charabia c'est une daridja locale influencée par plusieurs langues. L'argot Oranais est influencé en plus de l'arabe, du français, de l'Espagnol, du Turc, de la chelha ce qui donne "El Wahrania " Notre Algérie est tellement immense que chaque région a sa daridja. Ex: LE COIN, pour l'Oranais c'est : El Kante
Youcef Chafi
Dans tous les pays de la planète qui ont été colonisés par les impérialistes, ils parlent moitié leur langue et moitié la langue du colonisateur (Liban, Egypte, Syrie, Algérie, Canada, etc…
A MEDITER
Dans une chambre d'hôpital, deux hommes très malades partagent la même chambre. L'un des deux est autorisé à se redresser de son lit chaque après-midi pendant une heure. Mais l'autre est obligé de rester constamment allongé. Le lit du premier homme est situé à côté de la fenêtre. Ainsi, il pouvait s'asseoir pour regarder au-dehors et décrire à son ami voisin tout ce qui se passait à l'extérieur. La chambre donnait sur un grand parc avec un lac magnifique. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau, et des enfants faisaient naviguer leurs bateaux miniatures. Et pendant une heure, l'homme assis près de la fenêtre racontait à son voisin toute la magnificence de l'extérieur avec force détails. Ils en venaient ensuite à parler de leurs souvenirs, de leurs enfants et de leur famille...Pendant cette heure journalière, ils en oubliaient leur maladie grave. Mais un matin, l'infirmière entra dans la chambre et découvrit que l'homme près de la fenêtre s'était éteint durant son sommeil…Puis, quelques jours plus tard, il demanda à être placé dans le lit près de la fenêtre. Lentement, il se hissa sur un coude pour jeter un premier coup d'œil à l'extérieur. Il aurait enfin la joie de voir par lui-même tout ce que son compagnon savait si bien décrire. Mais tout ce qu'il vit fut un mur gris !
Pourquoi son compagnon disparu lui avait-il décrit tant de merveilles alors qu'il n'y avait rien ? demanda-t-il perplexe à l'infirmière." Sans doute pour vous donner du courage, répondit-elle en souriant, car, vous ne le saviez peut être pas, mais il était aveugle." Cette métaphore transplantée au cœur de sociétés malades écartelées entre le «trop" d'un côté (consommation, pollution, business...) et le "pas assez " de l’autre (sans domicile fixe, quart monde, exclus sociaux…) pourrait Transformer des murs gris en parcs agrémentés de lac.