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Le début d'année est marqué par un climat plus tendu sur les ventes de véhicules électriques dans les deux principaux marchés européens : France et Allemagne. Après quatre années de croissance forte et ininterrompue, la part de marché de la voiture électrique ne progresse plus en France. Elle était de 17 % sur toute l'année 2023, et elle n'est que de 18 % sur les quatre premiers mois de 2024. Une stagnation qui s'explique par un tassement des ventes et par, peut-être, l'attente de certains acheteurs pour des modèles plus accessibles comme la Citroën e-C3 ou la nouvelle R5. Mais ces 18 % cachent aussi une autre donnée importante qui montre que la vigueur des ventes d'électriques n'est plus ce qu'elle était : le leasing social. L'organisme Mobilians a tenté d'évaluer le poids du leasing social dans les ventes d'électriques en 2024, même si cet exercice reste complexe : le fait que le véhicule ait été immatriculé en leasing social ne figure nulle part, pas même dans la base de donnée SIV des immatriculations. Il a fallu donc recouper plusieurs informations et données chiffrées pour tenter de connaître le poids de ces voitures louées à des foyers plus modestes : " ". Le graphique de Mobilians montre une part énorme du leasing social dans les immatriculations d'électriques en début d'année : "sur le seul mois de mars 2024, les immatriculations liées au leasing social ont pu représenter, selon les hypothèses retenues, entre 6000 et 7900 unités, soit 18 % des volumes de véhicules électriques ! Et la tendance se poursuit sur le mois d'avril". Il faut alors se questionner sur le dynamisme réel du marché des électriques : sans le leasing social, sa part de marché serait certainement en baisse par rapport à 2023. "Depuis la fin du bonus pour les véhicules construits hors d'Europe, ou la fin du bonus tout court pour les entreprises, et sans offre produit bénéficiant d'un prix facial bien positionné, l'énergie a du mal à afficher une croissance similaire à l'année passée". Ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les constructeurs qui ont des objectifs CO2 à respecter en Europe, durcis chaque année. Et sans un mix favorable d'électriques, il semblera difficile d'éviter d'éventuelles amendes pour ces constructeurs.