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Voitures à petit prix : le boycott des concessionnaires

Ismain July 10, 2024, 1:21 pm Auto-Moto

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Après 5 années d’interruption, la commercialisation des véhicules neufs en Algérie a repris avec le retour des importations dans le cadre commercial (via les concessionnaires) en 2023. Fiat a été le 1er à ouvrir le bal dès le mois de mars, avant que JAC, Opel, Chery et Gelly ne lui emboîtent le pas au dernier trimestre de l’année écoulée (octobre). Mais voilà, les Algériens ont été surpris par les prix affichés et les modèles proposés. Pas de petites citadines ou voiture de Monsieur tout le monde qui pourraient convenir aux petites et moyennes bourses. Que des crossover de segment B (l’équivalent de la Seat Arona et du Hyundai Creta qui étaient commercialisés jusqu’en 2019) et plus (grand). Et pourtant, l’Etat algérien a pris des mesures pour pousser à l’achat de petites cylindrées, bannissant même l’importation de motorisations diesel (pour les véhicules de tourisme) dans le cadre commercial et des moins de 3 ans. Des mesures censées orienter vers les véhicules moins polluants et réduire la facture des importations pour préserver les réserves de change en encourageant l’émergence d’une véritable industrie automobile locale. Le marché algérien a été inondé de crossovers et autres SUV et berlines richement équipés, au grand dam des Algériens qui espéraient une «petite» Fiat 500 ; cette dernière reste un véhicule de niche qui démarre à près de 2,4 millions de dinars (2,17 millions pour le modèle qui sera assemblé en Algérie), alors que la Fiat Tipo, la Sedan du segment B, a vu ses prix baisser à 2,66 millions de dinars après la révision de sa motorisation (le 1.6 de 141 ch a été remplacé par le 1.4 de 95 ch) et de sa transmission (la boîte de vitesses manuelle a remplacé la boîte auto). Et pourtant, un groupement des concessionnaires automobiles appelait en 2021 à la relance des importations de véhicules neufs, assurant que les véhicules seraient affichés à partir de 99 millions de centimes. Dans une ultime missive adressée au président de la République, ce groupement des concessionnaires automobiles alertait sur la situation de blocage qui prévalait à l’époque, avec l’arrêt des importations de véhicules neufs en 2017 et de l’assemblage local en 2019. Mieux encore, ce groupement assurait qu’«avec le retour des importations, les véhicules seront disponibles à des prix plus abordables, contrairement à ce qu’on voit aujourd’hui, des milliers d’emplois directs seront créés, et autant d’emplois indirects à travers les réseaux de distribution, les caisses du trésor public se renfloueront avec les différentes taxes qui en découleront (droits de douane, TVA, TVN) et qui représentent plus de 50% du prix des véhicules, et moins d’accidents seront recensées sur nos routes parce que les véhicules seront moins usés et mieux entretenus». Et à propos des prix des véhicules qui seraient proposés sur le marché «si ces concessionnaires étaient autorisés à reprendre les importations», il était question de «citadines dont les prix oscillent entre 990.000 DA et 1.800.000 DA, des mini-trucks à 1.050.000 DA et des pick-up à 2.300.000 DA, sans parler des camions dont les prix auraient tourné entre 1.900.000 DA et 4.700.000 DA». 


July 10, 2024, 1:21 pm