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Abdel Fattah al-Burhan, le chef de l'armée soudanaise, semble déterminé à prolonger le conflit qui ravage le Soudan depuis plus de 16 mois. Lors d'une récente rencontre avec des journalistes à Port-Soudan, Al-Burhan a déclaré : « Nous nous battrons pendant 100 ans », rejetant toute possibilité de négociation sous l’égide d’organismes internationaux ou régionaux, et affichant un mépris flagrant pour la souffrance de la population soudanaise.
Ces propos interviennent alors que les pourparlers organisés en Suisse sous l’initiative des États-Unis se sont achevés sans qu'un cessez-le-feu ne soit conclu. Bien que des engagements pour l'accès à l'aide humanitaire aient été pris, l'armée soudanaise reste inflexible quant à la poursuite du conflit. Al-Burhan accuse notamment les Américains de vouloir inclure l'armée et non le gouvernement dans les discussions, ce qui le pousse à rejeter tout dialogue de paix.
Les observateurs voient dans les paroles d’Al-Burhan une tentative de maintenir son pouvoir à tout prix, sans considération pour le bien-être de la population. La guerre entre les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide a déjà causé la mort de dizaines de milliers de personnes, et poussé environ 11 millions de Soudanais à fuir leurs foyers. Le pays fait face à une crise humanitaire majeure, avec plus de la moitié de la population en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Alors que les violences se poursuivent, la communauté internationale peine à imposer un cadre de négociation efficace. L'envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, a exprimé sa consternation face à l’escalade de la violence, exhortant les parties à respecter les engagements humanitaires pris lors des précédentes discussions à Djeddah.
Face à ce sombre tableau, la promesse d'Al-Burhan de prolonger la guerre pendant cent ans résonne comme une sentence de désespoir pour le peuple soudanais, pris au piège d’un conflit dont ils ne voient pas l’issue. Cette guerre qui dure depuis 16 mois entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide a forcé 10 millions de personnes à fuir leurs foyers. Plus de 25 millions de personnes souffrent de la faim et 1 million de personnes sont menacées de famine.