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Un nouvel épisode de la lutte contre la corruption en Algérie se profile.Ce mardi 27 août, le tribunal spécialisé en affaires économiques et financières de Sidi M’hamed, a examiné le cas d’administrateurs judiciaires accusés de corruption. Ceux-ci, initialement chargés de gérer les entreprises de divers hommes d’affaires condamnés, sont désormais eux-mêmes sur le banc des accusés.
L'affaire concerne plusieurs grands noms de l'économie algérienne, dont « Global Group » de Hassen Arbaoui, « Sovac » de Mourad Oulmi, ainsi que les entreprises appartenant à Ali Haddad et Mahieddine Tahkout. Ces administrateurs sont accusés d'avoir abusé de leur pouvoir et d'avoir manipulé les entreprises pendant leur mandat. Parmi les accusations, il est reproché aux administrateurs de s’être octroyé des honoraires mensuels dépassant les 400 millions de centimes, sans consultation préalable des autorités judiciaires. Une telle pratique contrevient à leur mission première, qui était de garantir la continuité des activités de ces entreprises et de sauvegarder les emplois. Lors de son audition, l’un des accusés, chargé de la gestion des affaires de Mahieddine Tahkout, a admis s’être attribué un salaire de 600 millions de centimes par mois. Les résultats de leur gestion sont inquiétants. D’après le rapport, des entreprises auparavant en bonne santé financière ont dû licencier des milliers de travailleurs en raison de pertes significatives et de résultats négatifs. Le procureur de la République auprès du tribunal économique et financier de Sidi M’hamed a requis une peine de 10 ans de prison ferme, accompagnée d’une amende d’un million de dinars algériens, à l’encontre des quatre administrateurs. Ces derniers font face à des accusations graves, telles que la « gestion illégale des fonds et des biens des entreprises », « abus de fonction », « octroi d’avantages indus » et « détournement intentionnel de fonds publics ».