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En observant la situation actuelle, il devient évident que l’attente d’une riposte iranienne contre Israël sera longue, voire illusoire. Il est naïf de croire que l’Iran se lancera dans une guerre ouverte contre Israël en représailles à l’assassinat d’Ismail Haniyeh, chef du Hamas, ou même en réponse à une atteinte à sa dignité politique.
Historiquement, l'Iran a toujours évité la confrontation directe avec Israël. Bien qu'il existe des règles tacites d'engagement, l’entité Israélienne les a souvent violées sans que l'Iran réagisse ouvertement. Souvenons-nous des événements du 7 octobre 2023, lorsque le Guide suprême iranien a nié toute implication de son pays, préférant éviter un transfert du conflit sur son propre sol.
Les positions de l’Iran contrastent fortement avec celles de certains acteurs arabes, notamment des organisations comme le Hamas, le Hezbollah, les Unités de mobilisation populaire en Irak et les Houthis au Yémen, sans oublier certains médias arabes qui relaient le discours politique iranien. Ces organisations et leurs partisans croient encore à la sincérité des intentions de l’Iran, malgré les preuves du contraire.
L’histoire témoigne de l'absence de confrontations directes entre l'Iran et Israël, à l'exception de déclarations publiques tonitruantes, rappelant le phénomène vocal des discours arabes que décrivait Abdullah al-Qassimi. Cette réalité met en lumière le jeu subtil de l’Iran : préserver ses propres intérêts tout en exploitant les milices et les conflits régionaux. Si l’Iran devait riposter, il le ferait probablement de manière indirecte, par l’intermédiaire des Gardiens de la révolution, en utilisant des territoires voisins comme le Kurdistan irakien ou en attaquant des bases américaines en Irak. Une autre tactique pourrait être de détourner des navires dans les eaux territoriales arabes pour justifier une action sans s'engager ouvertement. Ces réponses ne viseraient pas à satisfaire la population iranienne, désormais consciente des tromperies du régime, mais plutôt à alimenter la propagande des médias et des analystes qui défendent les actions de l'Iran.
Deux raisons expliquent pourquoi l'Iran ne répondra pas directement. Premièrement, les assassinats de Qassem Soleimani ou du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, figures centrales du régime iranien, dont les crimes n'ont pas entraîné de rétorsion significative. Deuxièmement, la définition iranienne de la souveraineté est flexible et varie en fonction de ses intérêts géopolitiques.
Il est temps pour les Arabes de comprendre que l'Iran ne servira jamais leurs causes. Au contraire, il exploite les problèmes arabes, notamment la question palestinienne, pour poursuivre ses propres objectifs stratégiques. Les confrontations de l'Iran se déroulent principalement sur le terrain arabe, là où il peut compter sur le soutien d'organisations politiques et de figures médiatiques qui justifient ses actions sous le couvert de la religion. Pour les Arabes éclairés, il est clair que l’Iran constitue un défi majeur pour la stabilité de leurs sociétés. Le régime de Téhéran n’a jamais tenu ses promesses envers les Arabes et n’a jamais négocié dans leur intérêt.