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Les médias occidentaux, souvent alarmistes, prédisent un rapprochement entre les rebelles du Niger et du Mali afin de renforcer leurs relations et de défendre mutuellement leurs intérêts. Selon RFI, les deux mouvements rebelles ont annoncé qu'ils avaient entamé des discussions pour établir un « pacte d'assistance mutuelle ». Cette annonce a été faite le dimanche 1er septembre par le Cadre Stratégique Permanent pour la Défense du Peuple de l'Azawad (CSP-DPA) et le Front Patriotique de Libération (FPL) du Niger. L'objectif déclaré est de lutter ensemble contre les régimes putschistes actuellement au pouvoir au Mali et au Niger.
Sur quelles bases repose ce rapprochement entre les mouvements rebelles ? Quelle sera sa portée réelle sur le terrain ? Le « pacte d'assistance mutuelle » n'a pas encore été formellement conclu, selon les médias, mais les rebelles maliens du CSP - majoritairement touaregs et arabes - et ceux du FPL au Niger - majoritairement toubous - montrent une volonté de collaborer. Peut-on s'attendre à ce que cette collaboration annoncée entre le CSP et le FPL se concrétise sur le plan militaire ? « Sans doute pas sous la forme d'un front commun », tempère Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel et des questions de sécurité, « mais peut-être à travers des échanges d'armes ou la mise à disposition de moyens temporaires », a-t-il expliqué.
Une délégation des rebelles nigériens du FPL aurait rencontré, dans le nord du Mali, des responsables de la rébellion malienne du CSP. L'objectif de ces groupes armés est de renforcer leurs relations et de défendre leurs intérêts communs. Depuis quelques semaines, Tinzaouatène, une petite ville malienne, est visée par des frappes de drones menées par l’armée malienne et des mercenaires du groupe ex-Wagner. Les rebelles maliens et nigériens ont décidé de s'entraider et de défendre ensemble leurs intérêts sur la scène internationale.
Le FPL, mouvement rebelle qui lutte pour la libération de Mohamed Bazoum, le président nigérien renversé par un coup d’État en juillet 2023, a confirmé la rencontre sur sa page Facebook. « Les discussions ont notamment porté sur la nécessité de signer un pacte d’assistance mutuelle en cas d’agression des États de l'AES », a rapporté le journal français Le Monde. Reste à voir quelle forme et quelle ampleur pourrait prendre concrètement leur future collaboration militaire. Les autorités en place à Bamako et à Niamey n'ont, pour l'instant, pas réagi officiellement à cette annonce.