Entre les lignes: Le blocage des mentalités au Maroc

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Dans une analyse récente, le Dr Jaouad Mabrouki, psychiatre et expert en psychanalyse de la société marocaine, dresse un tableau sombre de l’évolution des mentalités au Maroc. Selon lui, malgré les avancées technologiques et économiques, la société marocaine reste profondément figée dans des schémas mentaux immuables. Pour cet expert, cette stagnation ne devrait pas connaître de transformation avant plusieurs siècles, voire deux siècles.

Mabrouki, dans son article intitulé « La mentalité marocaine ne changera pas avant 227 ans », s’appuie sur son expérience professionnelle pour appuyer son constat : la société marocaine actuelle n’a pas évolué significativement par rapport aux générations passées. Si des progrès sont visibles dans les domaines de la technologie, de la consommation ou encore de l’architecture, il affirme que la mentalité reste prisonnière de carcans anciens, freinant toute véritable évolution. L'expert pointe du doigt deux responsables majeurs de cette inertie : le système scolaire et l'empreinte religieuse. Selon lui, le système éducatif marocain reste rigide, formatant les élèves sans les inciter à la réflexion critique ou à la remise en question. Les enseignants eux-mêmes, issus du même moule, reproduisent ce modèle d’autorité incontestable, créant une culture de soumission aveugle plutôt que de liberté de pensée.

Quant à la dimension religieuse, l’expert, dénonce une influence collective qui façonne les esprits dès le plus jeune âge. Il souligne que la religion, au Maroc, a influencé les structures éducatives et parentales, empêchant l’émergence d’une pensée critique et d’une véritable liberté individuelle. L’éducation et la religion — forment un tandem qui sclérose les mentalités et freine toute évolution vers une société plus égalitaire et plus libre. Tant que ces obstacles ne seront pas levés, il estime que le changement de mentalité tant attendu restera un mirage lointain. Ainsi, selon Dr Mabrouki, ce n’est pas tant les infrastructures ou les nouvelles technologies qui poseront les bases du futur Maroc, mais bien une révolution intérieure, à la fois éducative et intellectuelle, indispensable pour sortir la société de son immobilisme.