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Le nombre de personnes souffrant de la faim a plus que doublé en 2024, principalement en raison des conflits en cours à Ghaza et au Soudan, selon de nouveaux chiffres publiés jeudi par l'ONU. Le rapport mondial révèle que près de deux millions de personnes à Gaza sont désormais confrontées au niveau d’insécurité alimentaire le plus critique, classé en phase 5 sur l’échelle IPC (Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire). Cette phase représente une situation de « manque extrême de nourriture, avec un risque considérablement accru de malnutrition aiguë et de décès ».
Au Soudan, le conflit entre factions armées rivales, ainsi que l’accès humanitaire limité, ont entraîné une famine dans certains camps de personnes déplacées, et le phénomène menace de s’étendre davantage. Le conflit continue d’aggraver la sécurité alimentaire dans la région, touchant 25,6 millions de personnes classées en situation de crise ou pire.
En 2023, 733 millions de personnes étaient confrontées à la faim, soit 1 personne sur 11 dans le monde et 1 sur 5 en Afrique. Malgré quelques progrès dans des domaines spécifiques, comme la réduction des retards de croissance et l’augmentation de l’allaitement maternel exclusif, un nombre préoccupant de personnes reste affecté par l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Environ 2,33 milliards de personnes dans le monde ont vécu dans une situation d’insécurité alimentaire modérée ou sévère l’an dernier.
L’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition s’explique par une combinaison de facteurs, dont l’inflation persistante des prix des denrées alimentaires, qui continue de limiter les perspectives économiques de nombreuses familles dans divers pays. Des facteurs déterminants tels que les conflits, le changement climatique et les ralentissements économiques deviennent de plus en plus fréquents et graves. Ces problématiques, associées à des éléments sous-jacents comme l'inaccessibilité à des régimes alimentaires sains, des environnements alimentaires insalubres et des inégalités persistantes, se renforcent mutuellement et exacerbent leurs effets.
Alors qu’un tiers de l’humanité fait face à l’insécurité alimentaire, l’équivalent d’un milliard de repas est gaspillé chaque jour. Le gaspillage alimentaire constitue une véritable tragédie mondiale. La majorité de ce gaspillage provient des ménages, qui jettent environ 631 millions de tonnes de nourriture, soit 60 % du total mondial. Les secteurs de la restauration et du commerce de détail contribuent respectivement à 290 et 131 millions de tonnes supplémentaires. En moyenne, chaque individu gaspille 79 kilogrammes de nourriture par an, tandis que des millions de personnes souffrent de la faim chaque jour à travers le monde.