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Le tribunal correctionnel de Skikda a condamné une sénatrice, accusée d'avoir truqué les élections sénatoriales de 2022, ainsi que quatre autres accusés, dont son père, son mari, un élu de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) et un maire en fonction, à trois ans de prison.
Dix autres accusés, principalement des élus locaux des assemblées communales de la wilaya, ont été condamnés à deux ans de prison.
Les détails de l'affaire concernent une fraude électorale lors des élections sénatoriales de Skikda, impliquant plus de 100 personnes, dont la sénatrice, son père, son mari, plusieurs élus municipaux, 13 maires, des intermédiaires, un entrepreneur et un membre de l'APW.
L'affaire a éclaté à la suite de la diffusion d'un enregistrement audio dans lequel le principal accusé négociait avec une autre personne. Au cours de l'enquête, il a été révélé que cet individu, un proche d'un élu de l’APW, proposait de vendre les voix des élus pour obtenir un siège au Sénat. Cet enregistrement s'est largement diffusé sur les réseaux sociaux, entraînant l'ouverture d'une enquête.
Le ministère public a accusé la sénatrice d'avoir versé des pots-de-vin et promis des privilèges afin de convaincre les électeurs de lui accorder leurs voix lors des élections sénatoriales de février 2022. Cette affaire a conduit à la levée de l'immunité parlementaire du principal accusé.
L'enquête a également mis en lumière l'implication de maires et d'élus de l’APW, qui auraient reçu des sommes d'argent allant de 50 000 à 70 000 DA chacun, comme consigné dans un carnet personnel de l'accusée. Lors d'une perquisition au domicile du père de la sénatrice, la police judiciaire a découvert des documents listant les noms des élus et les montants qui leur avaient été versés, ainsi qu'un carnet contenant les informations relatives à l'affaire. Ces éléments ont incité le parquet à engager des poursuites contre les accusés.