Entre les lignes: Soudan, la guerre oubliée /Réflexion Réflexion
 

Entre les lignes: Soudan, la guerre oubliée

Riad October 22, 2024, 3:39 pm Chronique

_

Avez-vous entendu parler de deux millions d'habitants dans la ville du Darfour du nord, au Soudan, assiégée et bombardée ? C'est un autre Gaza, dans une guerre absurde et oubliée par le monde. Une population qui paye la facture du conflit entre deux chefs de guerre. Une autre guerre oubliée et négligée par l’ONU, l’occident et les médias.Un conflit sans issue, où les civils vivent l'arbitraire et l'enfer, une guerre alimentée par le leadership et les convoitises étrangères dans ce pays stratégique plein de ressources naturelles qui attisent les appétits. 

Des affrontements ont éclaté le 15 avril 2023 au Soudan. Deux factions militaires rivales s’opposent, dirigées par les deux hommes à l’origine du putsch d’octobre 2021. D’un côté, les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, de facto au pouvoir après le putsch, de l’autre les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».Les deux condisciples avaient mis fin, en 2021, à la fragile expérience de deux années du « nouveau Soudan » démocratique, portée et soutenue par la société civile, après trente ans de dictature d'Omar Al Bachir.

Environ 150 000 morts, 11 millions de Soudanais ont abandonné leurs maisons et  plus de deux millions ont cherché  refuge dans les pays pauvres voisins, sans compter les massacres et viols innombrables… À ce terrible bilan s'ajoutent des inondations, la famine et des épidémies dans un pays livré à son sort. Ce duel entre les généraux a ranimé d’autres conflits ethniques et alimenté le terrorisme.

La famine a été déclarée dans le camp de déplacés de Zamzam, au Darfour, où 500 000 personnes sont confrontées aux « pires conditions » de vie.

Les Forces armées du Soudan (FAS) et leurs adversaires des Forces de soutien rapide (FSR) utilisent de « tactiques pour affamer » 25 millions de civils au Soudan, ont dénoncé, des experts des Nations unies (ONU) dans un communiqué. Avant le début du conflit, les deux tiers de la population soudanaise vivaient déjà dans une pauvreté extrême, et aujourd’hui encore plus de personnes sont confrontées à la perspective d’un dénuement, selon, les experts de l’ONU.

Malgré ces statistiques inquiétantes et le fait que l'OMS ait tiré la sonnette d'alarme depuis le début du conflit, certains pays continuent à alimenter les chefs de guerre en argent et en armes au su et au vu de  la communauté internationale, qui a apparemment a oublié le Soudan.


October 22, 2024, 3:39 pm