Volodymyr Zelensky
Des rapports et des images non vérifiés publiées sur les médias sociaux montrent que des chars de l'armée russe se sont déplacés vers des zones frontalières de l'Ukraine, notamment vers la Crimée annexée et les territoires contrôlés par les séparatistes ukrainiens soutenus par Moscou.
Kiev a demandé une réunion d'urgence du groupe trilatéral chargé de maintenir la paix dans la région du Donbass. La semaine dernière, quatre militaires ukrainiens ont été tués par les troupes pro-russes dans la région, ce qui fait 20 depuis janvier, malgré l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis l'an dernier. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que la Russie "tente de créer une ambiance menaçante et de faire pression" sur l'Ukraine. Lors d'un point presse, Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a déclaré : "Moscou doit cesser l'escalade militaire et réaffirmer immédiatement et inconditionnellement son engagement en faveur d'un règlement politique et diplomatique et du cessez-le-feu." Même conseil de l'autre côté de l'Atlantique, Ned Price, le porte-parole du Département d'Etat américain a expliqué : "Notre préoccupation est fondée sur les escalades et les agressions russes dans l'est de l'Ukraine. Bien sûr, nous serions préoccupés par toute tentative de la part de la Fédération de Russie d'intimider ses voisins et nos partenaires, et bien sûr l'Ukraine en fait partie." Mais la Russie affirme qu'elle est libre de déployer ses forces armées sur son propre territoire comme elle l'entend, et a déclaré que les manœuvres militaires ne constituent une menace pour personne. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre la tentation de faire monter les enchères : "D'une part, la confrontation a touché le fond. Mais d'autre part, j'ai l'espoir au fond de mon âme de penser que nous avons affaire à des personnes adultes qui réalisent les risques liés à une nouvelle escalade de cette confrontation." Le Pentagone a indiqué cette semaine que les forces américaines en Europe étaient prêtes à intervenir en cas de "crise potentielle imminente" et que les États-Unis avaient évoqué les tensions en Ukraine avec leurs partenaires de l'OTAN.